1733

Vous consultez actuellement les archives pour le thème 1733.


Une autre liaison du même tems n’est pas éteinte, et me leurre encore de cet espoir du bonheur temporel qui meurt si difficilement dans le cœur de l’homme. M. de Conzié gentilhomme savoyard, alors jeune et aimable eut la fantaisie d’apprendre la musique, ou plustôt de faire connoissance avec celui qui l’enseignoit. Avec de l’esprit, et du gout pour les belles connoissances M. de Conzié avoit une douceur de caractére qui le rendoit très liant, et je l’étois beaucoup moi-même pour les gens en qui je la trouvois. La liaison fut bientôt faite. Le germe de littérature et de philosophie qui commençoit à fermenter dans ma tête et qui n’attendoit qu’un peude culture et d’émulation pour se développer tout à fait, les trouvoit en lui. M. de Conzié avoit peu de disposition pour la musique ; ce fut un bien pour moi : les heures des leçons se passoient à toute autre chose qu’à solfier.

Chambéry, 1733 — Paris,1er juillet 1999. Les Confessions, Livre cinquième

Mots clés :