1742

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Elle n’avoit rien ni moi non plus ; nos situations étoient trop semblables pour que nous pussions nous unir, et dans les vues qui m’occupoient j’étois bien éloigné de songer au mariage. Elle m’apprit qu’un jeune négociant appellé M. Genève paroissoit vouloir s’attacher à elle. Je le vis chez elle une fois ou deux ; il me parut honnête homme, il passoit pour l’être. Persuadé qu’elle seroit heureuse avec lui, je desirai qu’il l’épousât, comme il a fait dans la suite ; et pour ne pas troubler leurs innocentes amours je me hâtai de partir, faisant pour le bonheur de cette charmante personne des vœux qui n’ont été exaucés ici bas que pour un tems, helas, bien court : car j’appris dans la suite qu’elle étoit morte au bout de deux ou trois ans de mariage.

Lyon, juillet 1742 — Genève, 3 mai 1998. Les Confessions, Livre septième

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