1745

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Ce sage de cœur ainsi que de tête se connoissoit en hommes et fut mon ami. C’est toute ma reponse à quiconque ne l’est pas. Nous nous liames si bien que nous fimes le projet de passer nos jours ensemble. Je devois dans quelques années aller à Ascoytia pour vivre avec lui dans sa terre. Toutes les parties de ce projet furent arrangées entre nous la veille de son départ. Il n’y manqua que ce qui ne dépend pas des hommes dans les projets les mieux concertés. Les évenemens postérieurs, mes desastres, son mariage, sa mort enfin nous ont séparés pour toujours. On diroit qu’il n’y a que les noirs complots des méchans qui reussissent : les projets innocens des bons n’ont presque jamais d’accomplissement.
Paris, mars 1745 — Paris, rue St-Honoré, 28 juin 1999. Les Confessions, Livre septième

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Il falloit que la douceur de la vie privée et domestique me dédomageât du sort brillant auquel je renonçois. Quand j’étois absolument seul mon cœur étoit vide, mais il n’en falloit qu’un pour le remplir. Le sort m’avoit ôté, m’avoit aliéné du moins en partie, celui pour lequel la nature m’avoit fait. Dès lors j’étois seul, car il n’y eut jamais pour moi d’intermédiaire entre tout et rien. Je trouvois dans Therese le supplement dont j’avois besoin ; par elle je vécus heureux autant que je pouvois l’être selon le cours des événemens.

Paris, mars 1745 — Paris, 29 juin 1998. Les Confessions, Livre septième

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