« Ce n’est pas seulement la patrie de l’île de Tinian qui se montre, mais comme patrie perdue, dans l’Élysée, c’est aussi le bosquet du premier baiser. Le froid Wolmar interdit aux amants le retour sous ses ombrages, comme les hautains Espagnols interdisent aux Indiens le retour à Tinian. Et même si les derniers survivants réussissaient à revenir, ce ne serait plus leur île d’antan; dans une scène étonnante, Wolmar démontre aux deux amants qu’un nouveau baiser dans le même lieu n’a plus rien à voir avec l’ancien. » (Michel Butor, « L’île au bout du monde », Répertoire III, p. 94.)
Le bosquet de Clarens est une île, au même titre que le bosquet d’acacias d’Eaubonne, lieu de rendez-vous avec Sophie d’Houdetot (Confessions, p. 444). Rousseau réalise son aspiration à une vie « confinée » dans l’île de Saint-Pierre (Confessions, p. 640, Rêveries, p. 1043, p. 1044). Il y écrit le Projet de constitution pour la Corse, sur les principes du Contrat social. L’île lointaine de Tinian où aborde Saint-Preux, il croit ironiquement la retrouver lorsqu’il s’égare dans l’une de ses promenades (Rêveries, p. 1071).