« En apprenant les choses n’apprendront-ils les signes ? Pourquoi leur donner la peine inutile de les apprendre deux fois ? » (Émile, livre II, O.C., t. IV, p. 350)
« Voilà ce que Rousseau souhaite : que le signe soit seulement senti et n’ait pas à être lu (sinon rien ne le distinguerait de la langue conventionnelle qui requiert la fatigue d’une lecture). […] L’évidence du signe est alors si grande, qu’elle rend toute interprétation inutile. » (Jean Starobinski, La Transparence et l’obstacle, p. 187.)
À côté des fictions éducatives de l’Émile pour qui « toujours la leçon lui venoit de la chose même », Rousseau s’emploie à interpréter les signes puis à collectionner les plantes « mémoratives » : le « petit signe du doigt » de Mme Basile (Confessions, p. 77), les pierres lancées contre le tronc d’un arbre (Confessions, p. 243), ?le « téton borgne » de Zulietta (Confessions, p. 322), « la Picris hieracioides » (Rêveries, p. 1003), « la Flora petrinsularis » (Confessions, p. 642, Rêveries, p. 1043).
Notes : Entretiens, Objets, Supplément.