Supplément

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« Dans la chaîne des suppléments, il était difficile de séparer l’écriture de l’onanisme. Ces deux suppléments ont au moins en commun d’être dangereux. Ils transgressent un interdit et sont vécus dans la culpabilité. Mais, selon l’économie de la différance, ils confirment l’interdit qu’ils transgressent, contournent un danger et réservent une dépense. » (Jacques Derrida, De la grammatologie, p. 235.)

« L’art n’est autre chose que l’invention de « substituts », de « suppléments » destinés à remplacer les privilèges des premières associations humaines, désormais perdus sans retour. » (Jean Starobinski, Le Remède dans le mal, p. 218.)

Du « dangereux supplément qui trompe la nature » (Confessions, p. 109) au bruit des vagues qui supplée au mouvement de la pensée (Rêveries, p. 1045), en passant par Thérèse, , « successeur à Maman » (Confessions, p. 331), Rousseau trace la figure critique et justificatrice de sa propre écriture.

Notes : Écriture, Lac, Signes.


Les langues sont faites pour être parlées, l’écriture ne sert que de supplément à la parole; s’il y a quelques langues qui ne soient qu’écrites et qu’on ne puisse parler, propres seulement aux sciences, elles ne sont d’aucun usage dans la vie civile. Telle est l’algébre, telle eut été sans doute la langue universelle que cherchoit Leibnitz. Elle eut probablement été plus comode à un Métaphysicien qu’à un Artisan. Le plus grand usage d’une langue étant donc dans la parole, le plus grand soin des Grammairiens devroit être d’en bien déterminer les modifications, mais au contraire ils ne s’occupent presque uniquement que de l’écriture. Plus l’art d’écrire se perfectionne plus celui de parler est négligé.

Montmorency, 1761 — Paris, mars 2000. Fragment sur la Prononciation

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