Pour bien remplir le titre de ce recueil je l’aurois du commencer il y a soixante ans : car ma vie entiére n’a guére été qu’une longue réverie divisée en chapitres par mes promenades de chaque jour. Je le commence aujourdui quoique tard parce qu’il ne me reste plus rien de mieux à faire en ce monde.  Je sens déja mon imagination se glacer, touttes mes facultés s’affoiblir. Je m’attends à voir mes reveries devenir plus froides de jour en jour jusqu’à ce que l’ennui de les écrire m’en ôte le courage; ainsi mon livre si je le continue doit naturellement finir quand j’approcherai de la fin de ma vie.

Paris, 1776  — Ermenonville, 2 juillet 1999. Ébauches des Rêveries

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