1761. Avenue Emile


En quelque étude que ce puisse être, sans l’idée des choses représentées les signes réprésentans ne sont rien. On borne pourtant toujours l’enfant à ces signes sans jamais pouvoir lui faire comprendre aucune des choses qu’ils réprésentent. En pensant lui apprendre la description de la terre on ne lui apprend qu’à connoitre des cartes : on lui apprend des noms de villes, de pays, de riviéres qu’il ne conçoit pas exister ailleurs que sur le papier où l’on les lui montre. Je me souviens d’avoir vû quelque part une géographie qui commençoit ainsi : Qu’est-ce que le monde ? C’est un globe de carton. Telle est précisément la géographie des enfans.

Montmorency, 1761 — Montmorency, 9 juin 1998. Émile, livre II

Mots clés :